Accueil Actualités Jessie Riendeau : 21 ans à faire une différence, un élève à la fois 

Jessie Riendeau : 21 ans à faire une différence, un élève à la fois 

Lorsqu’on rencontre Jessie Riendeau, enseignante en univers social à l’école secondaire Fernand-Lefebvre, on comprend rapidement qu’elle est là pour les bonnes raisons. Avec enthousiasme, elle partage avec ses élèves les grands moments de l’histoire et les enjeux géopolitiques qui ont façonné notre monde. 

Et pourtant, son chemin vers l’enseignement n’était pas tout tracé. « Au départ, j’étais passionnée de biologie. Je voulais faire de la biologie marine, mais je n’ai pas le pied marin, alors j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi », raconte-t-elle en riant. C’est finalement sa deuxième passion, l’univers social, qui l’a menée vers l’enseignement. Inspirée par des membres de sa famille œuvrant en adaptation scolaire, elle a décidé de suivre cette voie, malgré les perspectives d’emploi limitées à l’époque. « Je me suis dit : dans la vie, on en a juste une. Il faut vivre ses passions. » Un pari réussi : elle enseigne depuis maintenant 21 ans dans les écoles secondaires de sa région. 

Des expériences humaines marquantes 

Au fil des ans, Jessie a eu l’occasion de vivre des expériences uniques, notamment dans une classe avec des élèves ayant des besoins particuliers. « Avec deux collègues, on organisait des sorties à la cabane à sucre. Le père d’un enseignant nous montrait comment on fait le sirop d’érable. Certains élèves n’avaient jamais mis les pieds dans une cabane à sucre. Les voir découvrir la nature, vivre cette expérience pour la première fois… ça m’a vraiment touchée. Je me suis dit : c’est aussi ça, être enseignante. » 

Des réussites qui laissent leur marque 

Parmi les souvenirs les plus émouvants de sa carrière, Jessie évoque la remise d’une bourse de persévérance à un élève en cheminement particulier (CPT). « Il avait eu un parcours difficile, vécu en centre d’accueil, peu de motivation, peu de bagage scolaire… Mais avec l’aide de l’équipe, il a fait de grands progrès. Quand il a reçu la bourse, on pleurait tous : lui, moi, sa famille d’accueil. C’était un moment fort. Je me suis dit : voilà pourquoi je fais ce métier. » 

De l’humanité, même à distance 

La pandémie a aussi apporté son lot de défis… et de moments inattendus. « Un jour, mon chat a sauté sur la table en plein cours virtuel. Les élèves ont adoré. Ils sont tous allés chercher leur animal de compagnie. On a eu droit à un défilé de chats, de chiens, même de poissons rouges ! Ces élèves-là, aujourd’hui au cégep, m’en parlent encore. Ce moment a créé un lien, un peu d’humanité dans une période difficile. » 

Le plaisir d’enseigner, jour après jour 

Pour Jessie, chaque journée en classe est une nouvelle aventure. « Ce qui me rend heureuse, c’est de fermer la lumière en quittant la classe et de me dire : encore une belle journée ! Ce n’est pas toujours parfait, mais c’est souvent comme ça. C’est le plus beau côté du métier : le sentiment du devoir accompli… et d’avoir eu du fun avec mes jeunes. » 

À la fin de l’année, elle prend le temps de faire le point, pas seulement sur les résultats scolaires, mais aussi sur les moments partagés. « Je repense aux discussions, aux sorties, aux petits moments dans les couloirs. Tout ça fait partie de l’expérience. C’est ce qui rend ce métier si riche. »